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  • Photo du rédacteurJoffroy Moreau

La reprise en K : se situer pour mieux s'adapter



La reprise en K est un concept économique issu de la crise covid-19. Jusqu’alors, les économistes parlaient de reprise en V (effondrement brutal de l’économie suivie par une reprise rapide), reprise en U (chute suivie d’une reprise, dans un premier temps, timide et lente) ou encore la reprise en W (chutes et reprises se succèdent).


La lettre K symbolise une situation inédite : une chute brute et rapide des indicateurs économiques mondiaux, suivie d’une reprise positive et soutenue pour les uns et d’un effondrement pour les autres.


Après plus d’un an de crise, des tendances se sont dégagées.


La barre ascendante du K concernent les entreprises des secteurs de la (bio)pharmaceutique, l’informatique et la digitalisation ou encore l’e-commerce.


La barre descendante, quant à elle, concentre des entreprises subissant de plein fouet cette crise sanitaire : la restauration et en particulier le haut de gamme, les bars, l’hôtellerie, les loisirs, le tourisme, l’évènementiel, le retail, etc).


Fort heureusement, une partie non négligeable des entreprises se situent entre ces deux situations.


Par ailleurs, un certain nombre d’entreprises de secteurs “refuges” ou “essentiels”, répondant aux besoins primaires de la population ont réussi à se renforcer ou à croître malgré les difficultés. Citons par exemple le secteur de la construction et de l’immobilier en général mais aussi les secteurs du nettoyage, de la logistique... Cependant, parmi ces sociétés, celles qui ont fait preuve d’agilité et d’adaptabilité ont réussi à croître alors que les autres ont subi également une contraction de leur activité.

En tant qu’entrepreneur qui doit traverser la crise, en quoi êtes-vous concerné ?

Les crises sont créatrices de changements et amènent les entrepreneurs à se recentrer sur l’essentiel : comment mon entreprise fonctionne ? son activité correspond-elle encore aux besoins actuels ? Comment recentrer mon entreprise sur les besoins essentiels des consommateurs et de la population en général ? Comment m’adapter au mieux par rapport à la situation ?

Si mon entreprise se situe entre la barre ascendante et la barre descendante, le management doit évoluer à différents niveaux :

  • Je redirige mon offre B2B vers les clients potentiels qui se portent très bien et/ou qui rencontrent des difficultés à trouver les ressources nécessaires pour leurs activités ou la croissance de celles-ci. Cela passe notamment par les commerciaux qu’il faut envoyer vers les sociétés des secteurs qui progressent, tels que le pharmaceutique, la construction, l’IT, etc. En effet, ces dernières connaissent une croissance et une activité soutenues, pour lesquelles les ressources humaines doivent souvent être renforcées (pour assumer des horaires de travail allongés par exemple).

  • J’adapte mon organisation afin d’être le plus agile possible : optimisation du travail en interne avec le développement de la digitalisation et de la communication (télétravail, nouveaux outils de communication internes, canal e-commerce,…)

  • Je développe des partenariats avec les sociétés qui sont en difficulté afin de proposer des solutions de court et moyen terme pour leurs ressources humaines qui ne peuvent remplir leurs missions complètement pour le moment : partage de personnel back-office, engagement temporaire de commerciaux ou de ressources saisonnières, etc.

En tant qu’entrepreneur qui prépare une opération de fusion/acquisition , telle qu’une transmission ou une levée de fonds, en quoi êtes-vous concerné ?

Ces questions sont d’autant plus importantes si, en tant qu’entrepreneur, vous pensez à transmettre votre entreprise dans un court ou moyen terme.

En effet, le modèle en K permet aux entrepreneurs d’évaluer la situation de leur activité afin d’en ressortir plus fort. C'est le moment d’être innovant et de pousser son entreprise vers la « sortie » de la crise, en démontrant son agilité et sa force d’adaptation pour susciter l’intérêt de repreneurs éventuels en cas de transmission dans le futur.


Il est important de bien comprendre la situation dans laquelle on se trouve. Il sera particulièrement difficile de réaliser une levée de fonds pour une Start-up ou une Scale-up d’un secteur atteint de manière conséquente par la crise et qui n’apporte pas une solution innovante.

Dans cette situation, de manière générale, certains secteurs seront totalement ignorés des investisseurs.


Pour les entrepreneurs qui subissent la crise, il est à priori préférable de trouver des solutions temporaires de financement pour traverser la crise au lieu de se lancer dans un processus de transmission qui attirera certainement des investisseurs peu scrupuleux prêts à profiter de cette situation.


De manière générale, l’incertitude est un climat néfaste pour les opérations de fusion acquisition. En effet, le risque perçu implique une attente de rentabilité supérieure pour les investisseurs et les repreneurs avec un impact négatif sur la valorisation. En dehors de certains cas précis des “gagnants” de la crise, qui ont, pour leur part, un intérêt particulier de type “money time” pour réaliser leur opération, il est préférable d’attendre et de démontrer son agilité en attendant que le risque et l’incertitude puissent être mieux maitrisés.

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